Reconstitution de la locomotion d'eureptiles (captorhinomorphes) permiens à l'aide des empreintes
Abstract
Des empreintes de tétrapodes récemment découvertes dans la formation Pélitique du Permien moyen de Gonfaron (bassin du Luc, Var, France) sont décrites en détail et assignées à l’ichnogenre Hyloidichnus. Ces spécimens sont très bien conservés, avec des pistes détaillées montrant des caractéristiques anatomiques, des traces de traînée des doigts et des impressions continues de queue. Avec d’autres spécimens d’Hyloidichnus provenant de la même localité et des collections de l’Université de Bourgogne, ils permettent d’identifier les possibles tétrapodes à l’origine (trackmakers) d’Hyloidichnus : les petites empreintes d’Hyloidichnus sont corrélées à des captorhinomorphes avec des autopodes similaires à Captorhinus, tandis que les grandes empreintes d’Hyloidichnus pourraient être corrélées à des captorhinomorphes plus grands ou à d’autres moradisaurines " basaux " (éventuellement stem-). Une analyse comparative détaillée est proposée pour mieux comprendre le style de locomotion des trackmakers. En partant de la reconstruction de la phase de propulsion de Captorhinus, nous documentons la phase de balancement des membres antérieurs et postérieurs des captorhinomorphes grâce aux traces continues de traînée des doigts associées à Hyloidichnus. Un lien entre la démarche et la préservation des traces a été mis en évidence grâce à l’analyse des impressions de la queue et des modèles 3D à haute résolution. Dans l’ensemble, cette étude augmente notre compréhension de la locomotion des captorhinomorphes et améliore l’intégration des pistes et des restes squelettiques pour mettre en évidence la biomécanique des tétrapodes du Permien.