Au cours des dix années de partenariat entre la Fondation d’Entreprise du Golf de Vidauban pour l’Environnement (FEGVE) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), de nombreuses études ont été réalisées sur différents groupes taxonomiques (faune et flore), ainsi que sur la géodiversité du Golf de Vidauban et du Domaine de Bouis, situés dans le Var. Ces études ont permis de récolter des données d’occurrences d’espèces et d’habitats dans le golf, qui est un espace bien délimité de 126 ha, divisé en 2 secteurs distincts. Le golf fait partie du Domaine de Bouis, qui représente, golf exclu, un espace non clôturé de 830 ha situé en partie dans la Réserve Naturelle Nationale de la Plaine des Maures (RNNPM). La mobilisation de ces données récoltées permet de rendre compte de l’évolution de certains milieux naturels en prenant pour référence les milieux naturels comparables, présents dans les secteurs hors clôture. L’étude des milieux créés lors de l’aménagement du parcours (plans d’eau, prairies, etc.) permet également d’identifier les gains potentiels de biodiversité et les relations fonctionnelles existantes avec les milieux naturels périphériques et ceux hors clôture. Ce rapport bilan a cherché à répondre à la question suivante : dans quelle mesure la biodiversité des milieux naturels du parcours de golf diffère-elle de celle des espaces naturels périphériques (hors clôture) ? Les travaux, notamment l’étude portant sur les communautés des pelouses à sérapias du domaine, présentés dans ce document, ont montré qu’il était difficile de comparer les relevés entre les secteurs et qu’une étude plus complète serait à mener. Toutefois des tendances se dégagent et montrent que les espèces et les habitats étudiés dans l’enceinte du parcours de golf ne présentent pas de différences significatives, qu’il s’agisse de leur abondance, de leur diversité, de leur état de conservation ou de leurs possibilités de dispersion, excepté pour les communautés de nématodes. Il est même observé que pour certains taxons, comme les sérapias ou la Tortue d’Hermann, le golf peut avoir un effet « zone refuge » et préserver les populations de diverses pressions qu’elles pourraientsubir dans la partie non clôturée (braconnage, prédation et destruction des individus et des pontes par les chiens et les sangliers, gestion intensive DFCI (pare-feu), etc.). Ces résultats, bien que prometteurs, doivent toutefois être mis au regard de la gestion opérée sur le golf, de l’attention portée aux enjeux écologiques identifiés ainsi qu’à leur localisation précise. Une méconnaissance ou une gestion mal conduite peuvent avoir des impacts non négligeables sur les espèces et les habitats et réduire considérablement cet effet refuge.