Not just honeybees: predatory habits of Vespa velutina (Hymenoptera: Vespidae) in France
Le spectre de proies du frelon asiatique (Vespa velutina) en France ne se limite pas aux abeilles.
Résumé
Understanding the impact of a predatory invasive alien species requires data on its diet. Vespa velutina Lepeletier, 1836, is a notorious bee-hawking hornet accidentally introduced in France before 2004 which spread across the European continent. Despite numerous studies and the impact on beekeeping activities, there are very few data on the diet of this species in its invaded range in Europe. To fill this knowledge gap, we studied sixteen nests in Southwest of France between 2008 and 2010. Using a combination of morphological and barcoding approaches, we identified 2151 prey pellets showing that V. velutina acts as a generalist predator, preying on honeybees (38.1 %), flies (29.9 %) and social wasps (19.7 %), as well as a wide spectrum of animal organisms (no less than 159 species identified). The prey spectrum is influenced by the nest surroundings, urban colonies preying more on honeybees and forest ones preying more on social wasps. The predation intensity reaches its peak in early October. By comparing the dry weight of prey pellets to that of V. velutina larvae and considering the colony dynamics, we estimated that a single hornet nest can consume on average 11.32 kg of insect biomass in one season. Overall, our results suggest that V. velutina is a generalist opportunistic predator targeting mostly locally abundant prey. While the species may have an impact on honeybees, its generalist, opportunistic behaviour on abundant insects suggests a minor impact on wild species. Instead, attempts to manage this species using non-selective traps have a much greater impact on wild and domesticated entomofauna than the hornet itself.
Pour comprendre l’impact d’une espèce prédatrice exotique et envahissante, il faut disposer de données sur son régime alimentaire. Vespa velutina Lepeletier, 1836 est un prédateur bien connu des abeilles domestiques, accidentellement introduit en France avant 2004 et qui colonise, depuis, le continent européen. Malgré de nombreuses études et son impact reconnu sur les activités apicoles, il existe très peu de données sur son régime alimentaire dans les régions envahies d’Europe. Pour combler cette lacune, nous avons suivi seize nids dans le sud-ouest de la France entre 2008 et 2010. En combinant des approches morphologiques et moléculaires (barcode), nous avons identifié 2151 boulettes de proies et démontré que V. velutina se comporte comme un prédateur généraliste, chassant des abeilles domestiques (38.1 %), des mouches (29.9 %) et des guêpes sociales (19.7 %), ainsi qu’un large spectre d’autres animaux (pas moins de 159 espèces identifiées). Le spectre de proies varie selon l’environnement du nid ; les colonies urbaines chassant plus d’abeilles domestiques et les forestières plus de guêpes sociales. L’intensité de la prédation atteint son maximum début octobre. En comparant le poids sec des boulettes de proies avec celui des larves de V. velutina et en tenant compte de la dynamique de la colonie, nous avons estimé qu’une seule colonie de frelon pouvait consommer en moyenne 11,32 kg de biomasse d’insectes en une saison. Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que V. velutina est un prédateur opportuniste, ciblant surtout les proies localement abondantes. Bien que cette espèce puisse avoir un impact sur les abeilles domestiques, son comportement généraliste et opportuniste sur les insectes abondants suggère un impact limité sur les espèces sauvages. Alors que, par ailleurs, les tentatives de gestion de cette espèce à l’aide de pièges non sélectifs ont un impact beaucoup plus important sur l’entomofaune sauvage et domestiquée que le frelon lui-même.
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