Hétérogénéité de transmission de la brucellose chez le Bouquetin des Alpes
Résumé
La gestion sanitaire dans la faune sauvage est souvent complexe. Dans le but d’optimiser les mesures de gestion, il est alors utile de cibler les individus qui excrètent le plus l’agent pathogène. Le plus souvent, le statut infectieux des animaux sauvages est évalué à l’aide de tests sérologiques, mais cela ne permet pas de détecter différents niveaux d’excrétion. Une alternative possible est alors d’étudier la distribution de l’agent pathogène dans l’organisme pour en déduire les voies de transmission possibles et évaluer l’existence d’une hétérogénéité d’excrétion. Ma thèse s’intéresse à l’exemple de la gestion de la brucellose à Brucella melitensis, une bactérie transmissible aux ruminants domestiques et à l’Homme, chez le bouquetin des Alpes. Le patron d’excrétion de la bactérie chez les bouquetins est inconnu, étant donné que c’est le premier cas de persistance de la brucellose dans une population d’ongulés sauvages décrit en Europe. L’objectif de mon premier axe de thèse a donc été de déterminer les voies d’excrétion de la bactérie dans cette espèce, et d’évaluer s’il existait une hétérogénéité d’excrétion ou non, et si oui sur quels critères. Pour cela, des cultures bactériennes ont été réalisées sur des bouquetins séropositifs, c’est-à-dire ayant développé des anticorps contre B. melitensis, dans la population d’étude située dans le massif du Bargy en Haute-Savoie. Les principaux résultats montrent une excrétion possible de la bactérie dans les sécrétions urogénitales, le sperme, le lait, et une transmission possible de la mère à son fœtus. De plus, 58 % des individus étaient positifs en culture, et des analyses statistiques ont pu montrer une diminution de l’excrétion avec l’âge, et une hétérogénéité entre mâles et femelles. Cette hétérogénéité devra être prise en compte pour l’évaluation des scénarios de gestion dans les prochains axes de la thèse.
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